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14 articles

Assemblée générale du 23 mars 2024

Rapport moral et d’activité ; Rapport financier adoptés.

Élection du nouveau Conseil d’Administration.

Réflexion sur la suite des activités / Écriture et débat.

Notamment… Agir autour des panneaux d’entrée de ville sur « Aubagne, ville pour la Paix » ; lecture d’un texte sur l’école : peut-être programmer des films pour les enfants ; pique-nique de la Paix au parc Jean Moulin avec Jean François Bernardini qui s’adresserait à chaque groupe ; rendre plus visible l’association ; se saisir des nouveaux moyens de communication (You Tube, Instagram, Facebook, …) ; agir en partenariat avec la médiathèque ; reprendre contact avec  SOS Méditerranée ; continuer à participer au carrefour des Associations et à la Marche pour la Paix organisée par l’Appel des Cent ; travailler avec les autres associations (Transition citoyenne et Urgence Gaza) + UMANI (Jean François Bernardini) ; continuer à participer aux initiatives proposées par La Bouilladisse ; la violence, la guerre qui nous envahissent au travers des médias entrainent une inquiétude et une peur qui agit sur la santé. Ceci est aggravé par le désert médical qui fragilise et affaiblit. On aboutit à un individualisme forcené qui affaiblit la qualité du vivre ensemble.

Palestine – Échos d’une manifestation à Aubagne, le 4/02/24

Pouce la Paix, dans le cadre de diverses interventions de militants pour la paix, a proposé la lecture de poèmes de Mahmoud Darwich.

A Ma Mère par Mahmoud Darwich

J’ai la nostalgie du pain de ma mère,
Du café de ma mère,
Des caresses de ma mère…
Et l’enfance grandit en moi,
Jour après jour,
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais,
J’aurais honte des larmes de ma mère !

Fais de moi, si je rentre un jour,
Une ombrelle pour tes paupières.
Recouvre mes os de cette herbe
Baptisée sous tes talons innocents.
Attache-moi
Avec une mèche de tes cheveux,
Un fil qui pend à l’ourlet de ta robe…
Et je serai, peut-être, un dieu,
Peut-être un dieu,
Si j’effleurais ton coeur !

Si je rentre, enfouis-moi,
Bûche, dans ton âtre.
Et suspends-moi,
Corde à linge, sur le toit de ta maison.
Je ne tiens pas debout
Sans ta prière du jour.
J’ai vieilli. Ramène les étoiles de l’enfance
Et je partagerai avec les petits des oiseaux,
Le chemin du retour…
Au nid de ton attente !

1966

Etat de Siège

par Mahmoud Darwich

Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l’espoir.

* * *

Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
Car nous épions l’heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
Dans l’obscurité des caves.

* * *

Ici, nul « moi ».
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.

* * *

Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre :
Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie,
Je naîtrai libre, sans parents,
Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur…

* * *

 

 

2023 – Et je verrai toujours vos Visages (16 Novembre)

 

 

 

Personnes qui ont souhaité s’exprimer par écrit  : Qu’est ce qui parle de Culture de Paix dans ce film ?

      • Le fait de permettre à des victimes et des agresseurs de se rencontrer et de pouvoir échanger depuis leur propre posture, de ce qu’ils ont vécu en tant qu’Humain.
      • La Légitimité.
      • La parole, l’écoute, laisser le temps à la rencontre.
      • La pacification d’une relation est une preuve de réparation quand il y a agression. Dire, écouter, se rencontrer c’est peut-être reconnaître l’autre personne comme si l’on se rencontrait soi-même.
      • Gilles Lelouche. J’ai trouvé le film très dur mais aussi très humain dans les rapports entre des parties qui sont pourtant parfois différentes dans la vie. Le pardon et le dialogue ouvrent les cœurs.
      • Les échanges : arriver à s’exprimer, à entendre, à reconnaître l’autre différent, mais capable de compréhension.
      • Ce n’est pas le Monde et nous autour, c’est le Monde et nous à l’intérieur. La guerre avec moi-même, la Paix avec les autres.
      • Le dialogue mais il faut que chacun, au préalable, accepte de dialoguer.
      • Je pense réellement que ce genre de dispositif peut aider les deux parties. Il faudrait que ça se répande dans toutes les régions et dans toutes les prisons.
      • Rapprochement physique et par le dialogue des agresseurs et des victimes.
      • Une méthode de dialogue et une volonté d’encadrer humainement.
      • Faire la Paix avec soi, avec le vécu.
      • Laisser parler l’autre sans intervenir ou induire.
      • Le partage des Cultures par le partage de la parole, le partage de la nourriture, le partage des émotions…

RDV le 26 janvier 2023 à Aubagne : « Ariaferma »

 

Accrochée aux montagnes sardes, une prison vétuste est en cours de démantèlement quand le transfert de douze détenus est soudainement suspendu pour des questions administratives. Gargiulo, le surveillant le plus expérimenté, est alors chargé de faire fonctionner la prison quelques jours encore, en équipe réduite. Lagioia, qui finit de purger une longue peine, entrevoit lui la possibilité de faire entendre les revendications des quelques détenus en sursis… Peu à peu, dans un temps suspendu, prisonniers et officiers inventent une fragile communauté.

 

Les réflexions que la projection de ce films ont permis :

Contributions écrites des personnes présentes à la projection du film ARIAFERMA

Un peu d’Humanité dans un milieu où l’Humain n’est plus considéré comme tel. M.

Un Monde utopique. Côté Humain qui ressort : Chaleur, non violence, partage, communication. Prise de risques du gardien tout en restant dans son rôle. B.

Partage d’actes quotidiens de la vie malgré ce qui sépare les protagonistes. C.

Dans un milieu carcéral, de l’Humanisme et de la complicité entre les Hommes. G.

L’Humanité dans un lieu très dur. P.

Nos propres réflexions de membres  présents à la projection du film.

La Culture de Paix se doit d’aller chercher son terreau dans des lieux qui semblent éloignés, voire aux antipodes. Nous y sommes dans cette prison, et pourtant une lumière y apparaît, notamment dans l’obscurité d’une panne d’électricité. JL.

Tout aurait pu basculer dans la barbarie mais chacun a fait le pari d’un bout d’Humanité qui lui restait. V.

Ariaferma : Film remarquable ! Comment laisser s’exprimer la part d’Humanité qui est en chacun, quelles que soient les circonstances ?
Qu’est-ce que j’accepte de laisser pour faire un pas vers l’autre, et ouvrir une porte pour que l’autre vienne ?
En d’autres termes, quels éléments facilitateurs est-ce que je mets en place pour que la culture de paix rayonne, et le vivre ensemble trouve sa place ?
Qu’est-ce que je risque ? Que du bon ! Tout cela est distillé dans ce film remarquable. Th.

 En situation de crise due à un manque de moyens, les responsables d’une prison du sud de l’Italie, affrontent la situation en se mettant en infraction par rapport à la loi. Cette prise de risque permettra de restaurer petit à petit la dignité de tous au sein d’un univers et qui n’en est pas souvent là. Les pas de côté que font le gardien en chef, puis l’un des détenus, autour, notamment d’une question de nourriture remettent  au centre la dimension humaine et transforment en profondeur les relations. La notion de soin est essentielle : prodiguée notamment par un détenu en situation de crise profonde, c’est par la crise que se transforme la relation. Dans un monde d’homme, c’est par un geste que souvent, on attribue aux femmes : la nourriture que la situation se transforme profondément. Un film angoissant, mais un film remarquable. M.

ARIARERMA, une fiction qui nous apprend beaucoup. Le milieu carcéral auquel je ne connais rien, me fait beaucoup penser à ma situation lorsque j’étais enseignante. Comment peut-on développer l’Humain en restant dans les limites de la loi ? On doit réfléchir à la prise de risques que nous fait prendre la confiance que nous mettons dans l’autre pour faire un pas vers lui. J.

 Comment dans un lieu de déshumanisation, des Hommes que tout semble séparer, confrontés à une situation inédite, dépassent l’insurmontable et, à leur manière cultivent le « Vivre Ensemble ». ARIAFERMA, un regard enthousiasmant sur l’être Humain. D.

AG de Pouce la paix le 8 décembre 2022

Pouce la paix a tenu son AG le 8 décembre 2022 et a fait le point sur ses activités.

Mercredis Thématiques « Culture de Paix » MdQ La Tourtelle 08/06/22 AUBAGNE
Atelier des 4 coins

 

1/Présentation de l’atelier : Les 4 coins
Dans le cadre de nos Mercredis Thématiques (chaque mercredi, un thème différent), j’ai proposé à Josette de me retrouver sur la Maison de quartier pour animer un atelier « Culture de paix ». Pour notre première fois, nous avons choisi l’atelier « des 4 coins » qui est à la fois ludique et artistique. De plus, il est très accessible pour des publics très différents et qui n’ont pas encore l’habitude de participer à des ateliers de ce type.

 

 

 

 

2/Déroulé de l’atelier
On s’est installé dans la grande salle polyvalente. On répartit les personnes en 4 groupes qui se placent autour de chacune des 4 tables où ont été posées de grandes feuilles de dessin blanches. On a demandé à ce que les différents âges soient représentés dans chaque groupe.

On donne la même consigne à tous : chacun choisit un pinceau, une couleur de peinture qu’il gardera tout au long de l’atelier et avec lesquels il dessinera le dessin de son choix, toujours le même. Chacun se place à un angle de la feuille de dessin et commence à poser son signe ou sa forme. Au signal de l’animatrice, on passe à l’angle suivant et on continue à dessiner, jusqu’au prochain signal.
A la fin du temps prévu par l’animatrice, on doit avoir dessiné aux 4 coins et avoir rempli au maximum le fond blanc de la feuille. Puis tout le monde regarde les œuvres collectives ainsi crées, et chacun prend le temps de réfléchir à ce qu’il a pensé et ressenti pendant l’activité. Chacun parle sans crainte et tout le monde écoute avec bienveillance.

 

3/Partage des « Pensé & Ressenti »
Pensé et ressenti: Respecter l’espace de chacun / Je suis contente / Hâte de voir la fin / C’était rigolo ! / Whaou ! / Les grandes me faisaient rire, elles étaient bizarres !
Dessiner ou pas sur les dessins de l’autre, c’est bien ?!? Plaisir de montrer mon identité, mon étoile. / Avoir une stratégie : je dessine mes triangles en partant des coins et toujours en bord de feuille / Je me suis précipitée de cacher le blanc, aidée par les autres. Le blanc a disparu définitivement !/ Pas évident de garder son identité, les couleurs se mélangent. Maintenant, je trouve que c’est un gros caca avec toutes ces couleurs mélangées. Je suis un peu frustrée !
Les frontières ne sont pas toujours respectées / Besoin de montrer fortement mon identité avec ma lettre majuscule en rouge. / Un certain stress, peur de ne pas avoir le temps de combler tous les espaces blancs. Mes carrés bleus ont disparu / J’aime le mélange des couleurs sur notre feuille : un tout fait avec une partie de chacun. C’était toujours possible de dessiner mon trait jaune. J’ai eu plaisir à faire des formes. ’ai décidé de dessiner une étoile bleue parce que c’est mon nom en arabe et j’aime les étoiles. / Sentiment d’être étouffé par les autres formes. J’avais du mal à faire pareil ; besoin de respecter les consignes d’où sentiment de frustration.
C’était un moment d’échange et de partage. L’œuvre finale me plaît : il y a un certain équilibre entre les formes dominantes et dominées. Les envahis sont devenus envahisseurs. J’ai choisi le trait jaune juste parce que je peux contourner les autres formes. Normalement, le dessin c’est un peintre, un pinceau, une feuille : là on a tout partagé et j’ai aimé ça.

4/ L’atelier des 4 coins et la question du vivre ensemble  ? Comment cet atelier peut nous aider à aborder les questions du vivre ensemble et de la culture de paix.
– C’est comme dans la réalité de la vie de chacun : les bon(ne)s habitudes / les comportements contre les mauvais(e)s.
– Il faut un juste milieu : comme le Yin et le yang.
Echanger sans avoir à se battre.
– Quand on est d’origines différentes, ce n’est pas toujours facile de trouver des solutions.
– Il faut être plus dans le débat que dans le combat.
– Il y a une notion de partage, arriver ensemble au même but et partager les opinions différentes.
– Il faut respecter l’espace de chacun : comme dans la vie, chacun a sa place et il faut la respecter.
– Au début, je ne voulais pas participer à cet atelier parce que j’aime pas trop faire des choses avec les autres et j’aime pas dessiner. Maintenant, je trouve que c’était bien de faire les choses ensemble. Elle est belle notre affiche.

 

 

 

Vie associative, Aubagne (3 septembre 22)
L’humanité comme un puzzle à fabriquer ! Une animation « Pouce la paix » qui a connu un grand succès.

 

 

Alerte Ukraine !

La raison d’être de notre Association « Pouce la Paix » est de susciter la réflexion sur la Culture de Paix, la violence, le « Vivre ensemble ». Mais comment se faire entendre en temps de guerre ? La peur gagne du terrain et la peur éloigne la réflexion. Nous ne pensons pas que le feu, la destruction, le  meurtre à grande échelle, les guerres où qu’elles se déroulent (Ukraine, Russie, Libye, Syrie, Irak, Mali, Soudan, Israël, Palestine, …) résolvent les problèmes conflictuels même si la guerre apparaît comme la seule solution.

Quand on fournit des armes, la Culture de Paix va mal.

Nous avons besoin de temps pour comprendre l’Histoire des pays impliqués. De temps pour connaître le sens de ce qu’être « un Peuple » signifie. Nous croyons à la justice humaine. Nous faisons le pari que l’intelligence du partage est supérieure à celle de la domination même si cela est difficile et demande beaucoup de travail et d’endurance.

Aujourd’hui, sous le feu de l’armée russe, l’Ukraine est à feu et à sang et demain, qu’en sera-t-il des pays limitrophes ?

Nous pensons que la France, pays des Lumières et des Droits de l’Homme, a un rôle fondamental à jouer en imposant la diplomatie comme outil pour résoudre les problèmes, en travaillant au non alignement des états démocratiques.

Nous sommes persuadés que les Citoyens du Monde ont un rôle déterminant et nous apportons tout notre soutien à celles et ceux qui aujourd’hui manifestent pour la Paix. Nous vous invitons à vous joindre à ces mouvements.

Nous savons que nous sommes des colibris. Mais nous continuons à agir, par la parole, par le soutien matériel quand c’est possible, par l’information et la formation avec d’autres, par la Justice quand elle s’attaque à l’inhumain.

L’Association « Pouce la Paix ! »

(Texte élaboré par un groupe d’adhérents.)

 

 

 

Face à la guerre : le choix de l’écriture (2)

 

Cet entretien avec la poétesse russe Olga Sedakova est paru dans la revue Filigranes
Il fait écho à la situation que traverse l’Europe aujourd’hui.
http://www.ecriture-partagee.com/03_Fili_numero/fi_65_franco_russe/fi_65.htmwww.filigraneslarevue.fr

Olga Sedakova y évoque « le monde contemporain où j’habite. Il n’est pas divisé en « monde de culture » et celui « brut » de la vie quotidienne. Ce n’est pas une question d’érudition ou de « connaissance ». La toile de Rembrandt constitue aussi bien une partie de mon expérience personnelle immédiate qu’un wagon de métro. Il n’y s’agit d’aucune nostalgie. Tout cela est vivant, tout cela y existe. »

 

Votre traducteur, dans son introduction à Voyage à Tartu et retour, parle de votre écriture comme « pensée poétique » vous reconnaissez-vous dans cette formulation, et pouvez-vous préciser ce qu’elle peut recouvrir ? Y a-t- il une pensée poétique comme il y aurait une pensée philosophique, et dans ce cas que construit-elle de spécifique ?

Olga Sedakova : « Par la pensée philosophique, on entend d’habitude une interrogation solennelle sur la cause des choses. La pensée poétique ne pose pas de questions pareilles. Elle saisit inopinément par intuition la réponse qui devance la question. Elle ne cherche pas de la netteté finale, ni de l’étendue. Comme une image poétique elle ne fait que découvrir un espace du sens, et laisse les deux, le poète et son écouteur en toute liberté devant cet espace. Et bien sûr, la pensée poétique ne prévoit pas de discussion, d’éclaircissements, d’ar- gumentation. La pensée philo- sophique avant Socrate ressemble à la pensée poétique. Ce n’est pas en vain que les poètes l’aiment tellement… Ils adorent les paroles de Héraclite, d’Empédocle… Ce n’est pas encore une philosophie développée. »

 

Lire l’entretien :
Cursives65_word version3

 

Face à la guerre, le choix de l’écriture (1)

 

Marseille 30 mai 2022, ce message de A.A. qui publie notamment dans la revue http://filigraneslarevue.fr/

Craque, casse la carapace d’une vie
Pour seulement vivre
Un chagrin de peau

Antoine Emaz

 

Un bateau dort en mer Baltique, depuis longtemps ;
Sa carcasse cernée de phares et de balises ne sert plus personne
Le marin est le seul vivant à bord
Ici rien ne se passe.

Sa main traîne dans les rambardes, il trébuche sur les drisses inutiles
Il est venu vérifier l’abandon des installations nucléaires
Qui ne font plus peur à personne

Par malignité poétique il trompe son ennui, il s’amuse
Au jeu de la lettre perdue.
Comme un poète français enlevait le « e » à ses textes
Il enlève le « K » aux noms des ports russes qu’il a traversé
Pour que leur poésie subsiste

Doudinka, Novorossisk, Mourmansk, Vladivostok
Emblèmes de la grande Russie
Ils sont dans les glaces toute l’année
Leurs bateaux, bloqués par la neige sont les étoiles
Des mers froides

Les hommes d’ici sont durs et fraternels
Ils ont mis en échec les armées d’Hitler
Et ils continuent à tirer charbon, pétrole, gaz autour de la planète

Dans la ronde impitoyable du besoin
Le monde attend d’eux l’énergie et le blé
Qu’ils livrent modestement
De leurs « K » imprononçables

Maîtres de l’Orient, l’histoire a oublié la grandeur
De l’Aeroflot soviétique
Malgré ses traces dans la Baltique
Comme ce vieux rafiot
Dans cette photo
Qui me regarde
Cette photo plonge depuis longtemps dans ma chambre un regard indiscret,
Une odeur d’essence flotte sur la beauté de ce marin perdu
Cerne aussi un coin de ma mémoire
Souhaiterai-je qu’il sorte de la photo comme chez Woody Allen
Ou peut-être qu’il m’inspire ce regret
« D’un chagrin de peau »

Les hommes accrochent souvent un calendrier des postes
Pour se donner du courage quand ils sont loin
Souvent à l’arrière du garage, balayé d’émotion
Ou comme ici à fond de cale adossé à une vieille tapisserie
Salée de vagues, usée de temps
Est-ce pour cela que j’ai accroché cette photo sur mon mur ?

Sa bien-aimée est de face et me fixe
Blonde, sophistiquée, les yeux velours, les créoles impertinentes,
Lumière crue comme sur une scène
Dont il se détourne.

Lui, il ne la regarde pas.
De profil, enroulé dans une couverture ordinaire
Rugueuse et chaude comme dans les trains de nuit
Il songe peut-être à leur séparation
Entre eux il n’y a pas de regard, pourtant ils s’emploient
A parler d’amour sans se toucher

La photo réussit dans l’image Imprégnée de chagrin
Du passé, de ce couple
Et par ce bateau, de raconter l’autre histoire
Celle de ce pays qui perd sa marine et son être

Graphie de la lettre « K » comme don de la langue
Pour se repérer dans l’ailleurs
Ramenant de Sibérie dans notre imaginaire
Ces travailleurs qui faisaient nos rêves
Métonymie fertile qui dit que l’amour nous hante
Et que même en songe il nous parle de paix

Les ports de la mer Noire ont un autre destin aujourd’hui
Les bateaux ne gèlent plus dans les eaux chaudes de Sébastopol
Ils deviennent «  stations balnéaires »
La Russie emboîte le pas au reste du monde ou l’a-t-elle précédé
Dans un profil d’homme que la guerre efface
Comme elle efface l’histoire des hommes

Aspects d’une culture de paix

Odette et Michel Neumayer.
Préface de Etiennette Vellas.

« 15 ateliers pour une Culture de paix »
Éditions Chronique Sociale, 240 pages, 17 € 50

Décembre 2010
ISBN 978 2 85008 828 5

« La paix est entre nos mains » !

Pourtant, le monde est violent et inégalitaire. Les guerres sont encore et toujours actuelles. La Culture de paix, concept développé par l’UNESCO, est une réponse à cette négativité contemporaine. Faire naître l’espoir en chacun, enfant, adulte, parent, éducateur, enseignants, citoyen, susciter le désir d’entreprendre pour que vivre ensemble sur une même terre soit possible, tel est l’enjeu des pratiques décrites dans cet ouvrage. Il est possible d’agir dès aujourd’hui, localement mais toujours « en regard du monde ».

Pour ce faire, quatre entrées sont proposées : prendre l’option d’autrui ; transformer les pratiques d’enseignement afin de mettre les valeurs au cœur de la transmission des savoirs ; penser les filiations et l’intergénérationnel ; développer des programmes d’action innovants.

Pour chacun de ces domaines, les auteurs s’attachent à décrire en détail des ateliers de formation et des brèves d’animations qui s’inspirent des postulats de l’Éducation nouvelle. Ils donnent à voir un travail de terrain qui existe depuis une douzaine d’années maintenant.

Une nouvelle culture se déploie là où nous ne l’imaginons pas. Des principes s’affirment : solidarité, réciprocité, interdépendance, bienveillance. Ceux-ci valent bien au-delà de la sphère de l’éducation ou de la culture et sont portés par de nombreux acteurs. Une volonté existe et se développe. La Culture de paix est notre « principe espérance ».

Les auteurs : Odette et Michel Neumayer ont été enseignants puis formateurs d’adultes. Ils sont à présent ergologues. Ils ont contribué au développement des ateliers d’écriture et de création en France et ailleurs dans le monde. Ils sont responsables nationaux du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) et éditeurs de la revue Filigranes.

Pour lire l’introduction et en savoir plus : http://issuu.com/cmix/docs/cp_scan

 

Sommaire

Quatre entrées sont privilégiées dans ce livre.

Entrée 1 – L’option d’autrui : avec et contre l’autre

Atelier 1 Une journée en Méditerranée – tirer parti de la rencontre : c’est l’autre dans son mode de vie au quotidien et ses goûts ; à la recherche du commensurable au sein d’un même espace géographique.

Atelier 2 La Tour Eiffel, symbole géant – entre stéréotype et lieu commun : un regard humoristique sur les symboles, les monuments nationaux.

Atelier 3L’autre dans sa langue – traduire, transposer, créer et recréer : une réflexion sur notre rapport aux langues étrangères et à la traduction, sur la notion de résistance dans le contexte de la Guerre d’Espagne.

Atelier 4Mandala et haïkus – « le fantôme d’autrui que chacun porte en soi : entre écriture et arts plastiques, les signes comme vecteurs et comme supports de la communication ; l’interprétation comme prise de risque et comme cadeau.

Cette première entrée s’achève avec une réflexion sur les motifs qui nous poussent à travailler sous forme d’ateliers de création et de réflexion et à mettre l’accent sur l’importance des analyses réflexives.

 

Entrée II – Face aux savoirs : le statut de la question, la recherche, la place de l’imaginaire

Atelier 5 – Chaos-monde – dans les parages d’Édouard Glissant : entre écriture et arts plastiques, le primat donné aux questions chaudes à propos du devenir du monde.

Atelier 6 – Le cœur des villes – Construire une ville de paix : s’il y avait une ville de paix à construire, de quoi serait-elle faite ? Quelle forme prendrait-elle ?

Atelier 7 – À la recherche d’un continent inconnu, l’Afrique en questions : du questionnement à l’élaboration de projets de savoir et de recherche. La question des valeurs.

Atelier 8 – La photo absente – le rôle des images dans nos conceptions de la paix et de la guerre : Cadre et hors-cadre.

Atelier 9 – Construire des lieux de mémoire – garder la mémoire vive : témoigner, oui mais comment quand on n’a pas été acteurs de l’Histoire ?

Atelier 10 – « Enseigner l’identité terrienne » – une recherche collective dans les parages d’Edgar Morin. Inventer un atelier d’Éducation nouvelle.

 

Entrée III – Filiations et transmission

Atelier 11 – Les mots gardent la mémoire – ce qu’on dit de l’Histoire aux enfants : la transmission des histoires familiales au quotidien entre parents et enfants.

Atelier 12 – L’objet patrimonial – ce que j’apprends de l’Humain en fabricant des livres-objets : pour que lire donne en vie de grandir.

Atelier 13 – La saga de la famille B. – une généalogie à rebondissements. Le roman familial et ses métamorphoses de génération en génération.

Atelier 14 – « Estos días azules » – quand la mémoire se fait poétique : revisiter la mémoire des réfugiés de la Guerre d’Espagne de Toulouse à travers un livre d’art et de poèmes.

Atelier 15 – Culture(s) – sous le signe de la complexification : écrire sur sa propre culture. Enjeux, outils, limites. La « culture » en question.

 

Entrée IV – Chroniques de terrain – Vingt brèves d’animation

Petites choses pour mettre la pensée en mouvement : « Territoires partagés » ; Le cocon, un lieu à lire ; « C’est quoi la guerre ? » à partir d’une nouvelle de Spojmaï Zariab ;

L’ancrage dans le projet : souder des collectifs : rapport au temps, à l’espace ; confronter les représentations ; ouvrir des possibles, rêver le projet ; impliquer les acteurs les plus précieux ;

Au cœur du travail, la Culture de paix : réfléchir en groupes mixtes, prendre appui sur les différentiels de savoirs ; parler du travail autrement, cultiver la reconnaissance ; partager des concepts (travail prescrit / travail réel ; le dialogue d’activité à activité) ; se positionner ; réintroduire la dimension sociétale – donner, recevoir, rendre.

Argumenter : débattre est civilisateur ; beaucoup de questions sur la Culture de paix et quelques débuts de réponses. Changer de regard : penser « avant » ; j’aime, j’aime pas, mais je fais avec ; un autre rapport au jeu.

 

Urgence Ukraine

 

Alerte !

La raison d’être de notre Association « Pouce la Paix » est de susciter la réflexion sur la Culture de Paix, la violence, le « Vivre ensemble ». Mais comment se faire entendre en temps de guerre ? La peur gagne du terrain et la peur éloigne la réflexion. Nous ne pensons pas que le feu, la destruction, le  meurtre à grande échelle, les guerres où qu’elles se déroulent (Ukraine, Russie, Libye, Syrie, Irak, Mali, Soudan, Israël, Palestine, …) résolvent les problèmes conflictuels même si la guerre apparaît comme la seule solution. Quand on fournit des armes, la Culture de Paix va mal.

Nous avons besoin de temps pour comprendre l’Histoire des pays impliqués. De temps pour connaître le sens de ce qu’être « un Peuple » signifie. Nous croyons à la justice humaine. Nous faisons le pari que l’intelligence du partage est supérieure à celle de la domination même si cela est difficile et demande beaucoup de travail et d’endurance.

Aujourd’hui, sous le feu de l’armée russe, l’Ukraine est à feu et à sang et demain, qu’en sera-t-il des pays limitrophes ? Nous pensons que la France, pays des Lumières et des Droits de l’Homme, a un rôle fondamental à jouer en imposant la diplomatie comme outil pour résoudre les problèmes, en travaillant au non alignement des états démocratiques. Nous sommes persuadés que les Citoyens du Monde ont un rôle déterminant et nous apportons tout notre soutien à celles et ceux qui aujourd’hui manifestent pour la Paix. Nous vous invitons à vous joindre à ces mouvements. Nous savons que nous sommes des colibris. Mais nous continuons à agir, par la parole, par le soutien matériel quand c’est possible, par l’information et la formation avec d’autres, par la Justice quand elle s’attaque à l’inhumain.

L’Association « Pouce la Paix ! »

(Texte élaboré par un groupe d’adhérents.)

Ce texte diffusé à Aubagne va se prolonger dans les prochaines semaines avec d’autres réflexions de nos adhérents.

On nous contacte au 07 35 31 17 zérozero

Le procès contre Mandela et les autres

Synopsis

Nelson Mandela aurait eu 100 ans en 2018. Il s’est révélé au cours d’un procès historique qui a duré 9 mois (1963-1964). Mais il n’était pas seul : sept co-accusés (cinq Noirs, un Blanc, un Indien) ont été condamnés avec lui au bagne à perpétuité. Pour faire revivre ce « procès du siècle », jamais filmé, le journaliste Nicolas Champeaux (ex-RFI) et le cinéaste Gilles Porte ont puisé dans 256 heures d’archives sonores numérisées et restaurées par l’INA en 2016 à la demande de l’Afrique du Sud. Un film constitué également d’images d’archives, de séquences d’animations et de témoignages d’anciens compagnons de Nelson Mandela restés plus d’un quart de siècle en prison…

Voir la bande annonce

Lire des points de vue de presse :

  • https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/10/17/le-proces-contre-mandela-et-les-autres-des-voix-du-passe-contre-le-souvenir-de-l-apartheid_5370518_3476.html
  • https://www.slate.fr/story/168602/le-proces-contre-mandela-et-les-autres-et-6-portraits-xl-deux-aventures-documentaires-film-cinema
  • France-Inter