Avis de tempête!
Les résultats des élections européennes du 9 juin 2024 confirment une poussée de l’extrême-droite en Europe. Comment en sommes-nous collectivement arrivés là ? Les conflits du Moyen-Orient, les actuels conflits dans le continent africain, : comment en sommes-nous collectivement arrivés là ? Les récentes initiatives de Président des Etats-Unis d’Amérique : comment en sommes-nous collectivement arrivés là ?
Un regard sur l’école
Nos démocraties libérales s’appuient, pour assurer leur propre reproduction, sur des systèmes éducatifs, qui s’enorgueillissent à juste titre de scolariser tous les enfants ou presque. Cela ne suffit pas! Ils sont en effet, en dépit du travail de nombreux enseignants soucieux de la réussite de tous leurs élèves, coresponsables de l’état présent des mentalités, de la montée des idées fascistes d’une part, et de la dépolitisation des consciences qui conduit un grand nombre de personnes à se laisser aller à des votes qui n’ont aucun sens, à contre-courant des nécessités historiques et des leçons de l’Histoire mondiale. (Voir nos animations en classe et en formation)
Un déficit de démocratie
Au nom de la démocratie, ce sont l’esprit de compétition, le pilotage des politiques publiques par l’évaluation qui se sont durablement installées et non la rencontre des citoyens, la lutte contre l’esprit de fatalité et de résignation qui auraient dû s’installer. Cette supposée démocratie dans notre société s’est mise au service de quelques-uns et non de toutes et tous. (Voir nos interventions publiques)
Un regard sur les luttes politiques, syndicales, associatives.
Barrer la route aux extrémismes de tous bords ne suffit pas. Ce moment de crise est l’occasion pour nous toutes et tous (associations, partis, syndicats, acteurs culturels, intellectuels, artistes), de nous interroger surl‘ignorance, parfois lemépris que nos sociétés actuelles cultivent autour de l’intelligence des citoyennes et citoyens, notamment issus des classes populaires, enfants et adultes, qui en sont la très grande richesse, mais si souvent laissés pour compte au sein d’un capitalisme prédateur.
Agir pour une culture de paix
« Pouce la paix » se revendique d’un courant de pensées qui dès 1920, lutte contre la fatalité des guerres et pour l’éducation de citoyens actifs, épris de paix, conscients de leurs capacités collectives et de leurs pouvoirs de penser et d’agir. Toute éducation est politique. Toute action culturelle est politique. Le savoir, la culture, les actions de transformations des mentalités sont l’affaire de toutes et de tous. Nous en serons demain, plus que jamais, les acteurs. (Voir nos présentations « Le cinéma de Pouce la Paix »)
Face aux multiples dérives actuelles, notre volonté est d’agir par la culture, par l’éducation, par l’action collective pour barrer la route aux idéologies rétrogrades. Note action est modeste mais notre détermination sans faille.
Interventions publiques
Films et débats
Interventions dans les classes
Publications
Nous connaître
Rapport moral et d’activité ; Rapport financier adoptés.
Élection du nouveau Conseil d’Administration.
Réflexion sur la suite des activités / Écriture et débat.
Notamment… Agir autour des panneaux d’entrée de ville sur « Aubagne, ville pour la Paix » ; lecture d’un texte sur l’école : peut-être programmer des films pour les enfants ; pique-nique de la Paix au parc Jean Moulin avec Jean François Bernardini qui s’adresserait à chaque groupe ; rendre plus visible l’association ; se saisir des nouveaux moyens de communication (You Tube, Instagram, Facebook, …) ; agir en partenariat avec la médiathèque ; reprendre contact avec SOS Méditerranée ; continuer à participer au carrefour des Associations et à la Marche pour la Paix organisée par l’Appel des Cent ; travailler avec les autres associations (Transition citoyenne et Urgence Gaza) + UMANI (Jean François Bernardini) ; continuer à participer aux initiatives proposées par La Bouilladisse ; la violence, la guerre qui nous envahissent au travers des médias entrainent une inquiétude et une peur qui agit sur la santé. Ceci est aggravé par le désert médical qui fragilise et affaiblit. On aboutit à un individualisme forcené qui affaiblit la qualité du vivre ensemble.
Pouce la Paix, dans le cadre de diverses interventions de militants pour la paix, a proposé la lecture de poèmes de Mahmoud Darwich.
A Ma Mère par Mahmoud Darwich
J’ai la nostalgie du pain de ma mère,
Du café de ma mère,
Des caresses de ma mère…
Et l’enfance grandit en moi,
Jour après jour,
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais,
J’aurais honte des larmes de ma mère !
Fais de moi, si je rentre un jour,
Une ombrelle pour tes paupières.
Recouvre mes os de cette herbe
Baptisée sous tes talons innocents.
Attache-moi
Avec une mèche de tes cheveux,
Un fil qui pend à l’ourlet de ta robe…
Et je serai, peut-être, un dieu,
Peut-être un dieu,
Si j’effleurais ton coeur !
Si je rentre, enfouis-moi,
Bûche, dans ton âtre.
Et suspends-moi,
Corde à linge, sur le toit de ta maison.
Je ne tiens pas debout
Sans ta prière du jour.
J’ai vieilli. Ramène les étoiles de l’enfance
Et je partagerai avec les petits des oiseaux,
Le chemin du retour…
Au nid de ton attente !
1966
Etat de Siège
par Mahmoud Darwich
Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l’espoir.
* * *
Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
Car nous épions l’heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
Dans l’obscurité des caves.
* * *
Ici, nul « moi ».
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
* * *
Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre :
Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie,
Je naîtrai libre, sans parents,
Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur…
* * *
Odette et Michel Neumayer.
Préface de Etiennette Vellas.
« 15 ateliers pour une Culture de paix »
Éditions Chronique Sociale, 240 pages, 17 € 50
Décembre 2010
ISBN 978 2 85008 828 5
« La paix est entre nos mains » !
Pourtant, le monde est violent et inégalitaire. Les guerres sont encore et toujours actuelles. La Culture de paix, concept développé par l’UNESCO, est une réponse à cette négativité contemporaine. Faire naître l’espoir en chacun, enfant, adulte, parent, éducateur, enseignants, citoyen, susciter le désir d’entreprendre pour que vivre ensemble sur une même terre soit possible, tel est l’enjeu des pratiques décrites dans cet ouvrage. Il est possible d’agir dès aujourd’hui, localement mais toujours « en regard du monde ».
Pour ce faire, quatre entrées sont proposées : prendre l’option d’autrui ; transformer les pratiques d’enseignement afin de mettre les valeurs au cœur de la transmission des savoirs ; penser les filiations et l’intergénérationnel ; développer des programmes d’action innovants.
Pour chacun de ces domaines, les auteurs s’attachent à décrire en détail des ateliers de formation et des brèves d’animations qui s’inspirent des postulats de l’Éducation nouvelle. Ils donnent à voir un travail de terrain qui existe depuis une douzaine d’années maintenant.
Une nouvelle culture se déploie là où nous ne l’imaginons pas. Des principes s’affirment : solidarité, réciprocité, interdépendance, bienveillance. Ceux-ci valent bien au-delà de la sphère de l’éducation ou de la culture et sont portés par de nombreux acteurs. Une volonté existe et se développe. La Culture de paix est notre « principe espérance ».
Les auteurs : Odette et Michel Neumayer ont été enseignants puis formateurs d’adultes. Ils sont à présent ergologues. Ils ont contribué au développement des ateliers d’écriture et de création en France et ailleurs dans le monde. Ils sont responsables nationaux du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) et éditeurs de la revue Filigranes.
Pour lire l’introduction et en savoir plus : http://issuu.com/cmix/docs/cp_scan
Sommaire
Quatre entrées sont privilégiées dans ce livre.
Entrée 1 – L’option d’autrui : avec et contre l’autre
Atelier 1 – Une journée en Méditerranée – tirer parti de la rencontre : c’est l’autre dans son mode de vie au quotidien et ses goûts ; à la recherche du commensurable au sein d’un même espace géographique.
Atelier 2 – La Tour Eiffel, symbole géant – entre stéréotype et lieu commun : un regard humoristique sur les symboles, les monuments nationaux.
Atelier 3 – L’autre dans sa langue – traduire, transposer, créer et recréer : une réflexion sur notre rapport aux langues étrangères et à la traduction, sur la notion de résistance dans le contexte de la Guerre d’Espagne.
Atelier 4 – Mandala et haïkus – « le fantôme d’autrui que chacun porte en soi : entre écriture et arts plastiques, les signes comme vecteurs et comme supports de la communication ; l’interprétation comme prise de risque et comme cadeau.
Cette première entrée s’achève avec une réflexion sur les motifs qui nous poussent à travailler sous forme d’ateliers de création et de réflexion et à mettre l’accent sur l’importance des analyses réflexives.
Entrée II – Face aux savoirs : le statut de la question, la recherche, la place de l’imaginaire
Atelier 5 – Chaos-monde – dans les parages d’Édouard Glissant : entre écriture et arts plastiques, le primat donné aux questions chaudes à propos du devenir du monde.
Atelier 6 – Le cœur des villes – Construire une ville de paix : s’il y avait une ville de paix à construire, de quoi serait-elle faite ? Quelle forme prendrait-elle ?
Atelier 7 – À la recherche d’un continent inconnu, l’Afrique en questions : du questionnement à l’élaboration de projets de savoir et de recherche. La question des valeurs.
Atelier 8 – La photo absente – le rôle des images dans nos conceptions de la paix et de la guerre : Cadre et hors-cadre.
Atelier 9 – Construire des lieux de mémoire – garder la mémoire vive : témoigner, oui mais comment quand on n’a pas été acteurs de l’Histoire ?
Atelier 10 – « Enseigner l’identité terrienne » – une recherche collective dans les parages d’Edgar Morin. Inventer un atelier d’Éducation nouvelle.
Entrée III – Filiations et transmission
Atelier 11 – Les mots gardent la mémoire – ce qu’on dit de l’Histoire aux enfants : la transmission des histoires familiales au quotidien entre parents et enfants.
Atelier 12 – L’objet patrimonial – ce que j’apprends de l’Humain en fabricant des livres-objets : pour que lire donne en vie de grandir.
Atelier 13 – La saga de la famille B. – une généalogie à rebondissements. Le roman familial et ses métamorphoses de génération en génération.
Atelier 14 – « Estos días azules » – quand la mémoire se fait poétique : revisiter la mémoire des réfugiés de la Guerre d’Espagne de Toulouse à travers un livre d’art et de poèmes.
Atelier 15 – Culture(s) – sous le signe de la complexification : écrire sur sa propre culture. Enjeux, outils, limites. La « culture » en question.
Entrée IV – Chroniques de terrain – Vingt brèves d’animation
Petites choses pour mettre la pensée en mouvement : « Territoires partagés » ; Le cocon, un lieu à lire ; « C’est quoi la guerre ? » à partir d’une nouvelle de Spojmaï Zariab ;
L’ancrage dans le projet : souder des collectifs : rapport au temps, à l’espace ; confronter les représentations ; ouvrir des possibles, rêver le projet ; impliquer les acteurs les plus précieux ;
Au cœur du travail, la Culture de paix : réfléchir en groupes mixtes, prendre appui sur les différentiels de savoirs ; parler du travail autrement, cultiver la reconnaissance ; partager des concepts (travail prescrit / travail réel ; le dialogue d’activité à activité) ; se positionner ; réintroduire la dimension sociétale – donner, recevoir, rendre.
Argumenter : débattre est civilisateur ; beaucoup de questions sur la Culture de paix et quelques débuts de réponses. Changer de regard : penser « avant » ; j’aime, j’aime pas, mais je fais avec ; un autre rapport au jeu.