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Plaquette : Construire une vile de paix

L’UNESCO a souhaité que l’an 2000 soit déclaré « année mondiale de la Paix ». Comment mieux entamer ce 21e siècle ?
L’expérience aubagnaise de « construire la Paix » se poursuit. Le document qui vous est ici proposé n’a qu’une seule ambition :
présenter la démarche de celles et de ceux qui ont permis à plus de 2000 enfants d’Aubagne et de sa région de participer à cette initiative
exhaltante . Le partenariat s’est enrichi, les nouveaux moyens de communication émergent, les villes de Paix de France et du Monde entrent en scène.
Nous abordons l’an 2000 résolument et avec confiance.

 

Lire la plaquette

Construire une ville de paix

Plusieurs ouvrages méritent ainsi d’être lus en parallèle de ces pratiques « open source » pour en éviter un usage prédateur.
Ces pratiques ne sont en aucune manière prêtes à l’emploi.

  • Évaluer sans noter, Éduquer sans exclure.  Référence 978-2-36717-143-2 (Collectif sous la direction d’Etiennette Vellas et Michel Neumayer)
  • Éducation Nouvelle – Répondre aux défis éducatifs et sociaux de notre temps (Collectif sous la direction de Michel Baraer, Michel Neumayer, Sophie Reboul, Etiennette Vellas) Référence 978-2-36717-878-3

 

6 mars 2025 – 18h30- « Nouveau monde » de Vincent Capello (Le cinema de Pouce la paix) Cinema Pagnol (Aubagne)

Le film sera, comme pour tous les autres films de « Pouce la Paix »
suivi d’un débat avec la salle. 

 

 

 

 

 

 

Vincent Capello – « Nouveau Monde » (Entretien)

Après avoir réalisé des courts métrages et des clips, Nouveau Monde est votre premier long-métrage. Il est né d’une rencontre ?

Oui, l’évènement qui m’a donné envie de raconter cette histoire c’est ma rencontre avec Rohid Rahimi. J’animais bénévolement une fois par semaine un atelier théâtre dans les locaux de l’association France Terre d’Asile. Chaque session durait deux heures mais il y avait beaucoup de turn-over car certains jeunes réfugiés étaient expulsés ou placés dans des familles d’accueil. J’avais donc du mal à fédérer un groupe. Par chance, lors de vacances scolaires, j’ai pu imaginer un stage d’une semaineavec l’objectif de présenter à la fin un spectacledevant tout le centre dans la salle de cantine. J’ai poussé un peu plus mes jeunes comédiens dans leur jeu en les faisant improviser, en leur expliquant la théâtralité. D’un coup, mon regard s’est arrêté sur Rohid, ce jeune afghan qui venait depuis deux ans à mes cours, assidûment, sérieusement. Il ne parlait qu’anglais à l’époque et on ne se connaissait pas très bien. Je lui ai demandé d’improviser le rôle d’un producteur de hip hop américain et j’ai pleuré de rire tellement il était bon. Je n’arrivais plus à m’arrêter de rigoler ! Je lui ai proposé une deuxième improvisation, plus difficile, plus intime, une scène d’amour. Le résultat était encore meilleur ! Je lui ai alors posé la question : « mais c’est pas possible, t’es acteur ?! ». Il m’a répondu : « bah ouais ! ». « Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit ? ». « Bah, tu ne me l’as pas demandé ».

Réflexions suite au débat

  • La langue française comme élément d’intégration. La Solidarité, la complicité entre les deux garçons, la poésie, la musicalité qui mettent du lien.
  • Les liens qu’il créé avec les arts, la langue, la communication. L’amour et l’amitié, l’espoir.
  • Jamais les mots « Culture de Paix » ne sont prononcés. Ce qui pourrait étayer le Paix, c’est la fraternité entre Rohid et le jeune qui s’occupe des RBNB et l’amitié avec Iris avec une immense prudence.
  • Le film nous montre l’entraide et l’amour. Il nous ouvre les yeux sur des réalités qui donnent envie d’aider et de prôner le Paix.
  • Tristesse, injustice face à l’exploitation et au travail. Les souvenirs d’enfance sont toujours présents. L’attachement à la mère, à tout prix, percevoir un salaire pour aider sa famille. Film très émouvant qui nous projette sur l’exil il nous dit que nous sommes privilégiés.
  • Le fait de vouloir s’en sortir et de se battre par rapport à ses conditions d’asile, à travers l’apprentissage du français, la poésie, le chant et aider sa famille.
  • Le choc des Cultures. La volonté de vivre ensemble par la lecture, la poésie, la Peinture, la musique, enfin par tous les arts qui font notre Culture à nous, tout en travaillant pour gagner de l’argent et l’envoyer à son petit frère et à sa maman qui sont restés en Afghanistan et sont en danger face aux talibanse.
  • Une réalisation riche en émotions allant de la tristesse à la satisfaction sans exagération. Avec de gros plans expressifs dans la beauté. J’ai été quelque peu abasourdi par ce dernier plan du film, dans le mouvement, qui laisse une lueur d’espoir.
  • Le cœur de l’homme mis à mal, le corps de l’homme exploité au sein d’une société d’exploitation tous azimuts, la ville lieu d’errance, mais comme de formes de résistance : la fraternité, la poésie partagée, la musique, l’amitié, la subtilité des relations, qui nous rassurent, nous spectatrices et spectateurs. (Michel)
  • « La poésie, langue universelle, pour tenir envers et contre tout! » (Valérie)
  •  » Le rayonnement, la grâce des visages à l’écran lors des échanges des personnes mûes par l’altruisme, l’empathie, l’amitié… À l’opposé de la laideur obscure renvoyée par des comportements mercantiles, égocentriques… » (Jean Luc)

 

En savoir plus le film :

23 mai 2024 – Bye bye Tiberiade – Aubagne

Quelques commentaires sur le film à la suite de sa projection à Aubagne .
En quoi ce film relève-t-il de la notion de Culture de paix ?

  • L’amour au-delà de l’exil choisi (Hiam) Serbi (la tante).
  • Tellement chargé d’amour. Aucune haine. Transmission d’un héritage culturel, mais incomplète.
  • Film empli d’humanité. Besoin de se retrouver, de ne pas oublier, c’est une manière de résister. Se retrouver pour prouver qu’un Peuple existe avec une forte aspiration à vivre librement.
  • Comment j’aime quand je suis séparée et que le passage des frontières est plus compliqué pour moi ?
  • Beaucoup d’humanité, de tolérance et de sens du pardon chez ces femmes. Importance de la famille dans cette Culture.
  • La tolérance des propos malgré l’intolérable situation.
  • Malgré la tristesse des exils, forcés ou choisis, aucune parole de rancœur …
  • Le « Pardon » évoqué dès le début dans l’allusion à la grand-mère.
  • Tout d’abord, le début du film où on nous présente l’arbre généalogique de la famille ; le devoir de transmission. Héritage de l’amour qui régnait dans la famille au fil du temps tantôt présent, tantôt passé, l’amour intemporel. La rencontre avec la tante de Syrie qui embrasse sa nièce retrouvée en nommant chaque membre de sa famille. C’est une manière de la reconstituer.
  • Ce film témoigne que les destructions, bombardements, murs, exode, barbelés n’effacent pas l’âme, les Cultures des entités humaines.
  • 1948/2024, la volonté israélienne d’effacer le peuple palestinien ? La place des femmes dans la famille, l’amour, la fraternité, la Culture autant de signes de résistance.
  • La relation entre l’Histoire individuelle et l’Histoire d’un Peuple. La famille, centre du film, représente tous les palestiniens.
  • Très frappé par le paradoxe d’une immense destruction et dispersion de bâtiments (aujourd’hui encore à Gaza), etc. et en contrepartie l’éloge d’une vie collective, d’une communication intergénérationnelle, plus un désir de lutter, de parler, de rire… Très frappé par le côté « géographique » du lac Tibériade : un grand creux, les multiples pays autour (y compris la France) comme autant d’espèces de déplacements, de perte, mais aussi de mémoire à retrouver.
  • J’ai vu deux fois « Bye Bye Tibériade, deux fois j’ai été traversée par de multiples émotions. La terrible réalité d’années gâchées à vouloir imposer une vision du monde sans prendre en compte les milliers d’existences de tant d’humains. Oui car c’est d’humains, avant tout, dont il est question et peu importe qui ils sont et comment ils vivent, chacun et surtout chacune à sa place, envers et contre tout. Voilà le message d’amour et d’espoir que je garderai de ce magnifique film-documentaire. Soyons en les passeurs tous ensemble.

16 novembre 2023 – Et je verrai toujours vos Visages

 

 

 

Personnes qui ont souhaité s’exprimer par écrit  : Qu’est ce qui parle de Culture de Paix dans ce film ?

      • Le fait de permettre à des victimes et des agresseurs de se rencontrer et de pouvoir échanger depuis leur propre posture, de ce qu’ils ont vécu en tant qu’Humain.
      • La Légitimité.
      • La parole, l’écoute, laisser le temps à la rencontre.
      • La pacification d’une relation est une preuve de réparation quand il y a agression. Dire, écouter, se rencontrer c’est peut-être reconnaître l’autre personne comme si l’on se rencontrait soi-même.
      • Gilles Lelouche. J’ai trouvé le film très dur mais aussi très humain dans les rapports entre des parties qui sont pourtant parfois différentes dans la vie. Le pardon et le dialogue ouvrent les cœurs.
      • Les échanges : arriver à s’exprimer, à entendre, à reconnaître l’autre différent, mais capable de compréhension.
      • Ce n’est pas le Monde et nous autour, c’est le Monde et nous à l’intérieur. La guerre avec moi-même, la Paix avec les autres.
      • Le dialogue mais il faut que chacun, au préalable, accepte de dialoguer.
      • Je pense réellement que ce genre de dispositif peut aider les deux parties. Il faudrait que ça se répande dans toutes les régions et dans toutes les prisons.
      • Rapprochement physique et par le dialogue des agresseurs et des victimes.
      • Une méthode de dialogue et une volonté d’encadrer humainement.
      • Faire la Paix avec soi, avec le vécu.
      • Laisser parler l’autre sans intervenir ou induire.
      • Le partage des Cultures par le partage de la parole, le partage de la nourriture, le partage des émotions…

26 janvier 2023 : « Ariaferma »

 

Accrochée aux montagnes sardes, une prison vétuste est en cours de démantèlement quand le transfert de douze détenus est soudainement suspendu pour des questions administratives. Gargiulo, le surveillant le plus expérimenté, est alors chargé de faire fonctionner la prison quelques jours encore, en équipe réduite. Lagioia, qui finit de purger une longue peine, entrevoit lui la possibilité de faire entendre les revendications des quelques détenus en sursis… Peu à peu, dans un temps suspendu, prisonniers et officiers inventent une fragile communauté.

 

Les réflexions que la projection de ce films ont permis :

Contributions écrites des personnes présentes à la projection du film ARIAFERMA

Un peu d’Humanité dans un milieu où l’Humain n’est plus considéré comme tel. M.

Un Monde utopique. Côté Humain qui ressort : Chaleur, non violence, partage, communication. Prise de risques du gardien tout en restant dans son rôle. B.

Partage d’actes quotidiens de la vie malgré ce qui sépare les protagonistes. C.

Dans un milieu carcéral, de l’Humanisme et de la complicité entre les Hommes. G.

L’Humanité dans un lieu très dur. P.

Nos propres réflexions de membres  présents à la projection du film.

La Culture de Paix se doit d’aller chercher son terreau dans des lieux qui semblent éloignés, voire aux antipodes. Nous y sommes dans cette prison, et pourtant une lumière y apparaît, notamment dans l’obscurité d’une panne d’électricité. JL.

Tout aurait pu basculer dans la barbarie mais chacun a fait le pari d’un bout d’Humanité qui lui restait. V.

Ariaferma : Film remarquable ! Comment laisser s’exprimer la part d’Humanité qui est en chacun, quelles que soient les circonstances ?
Qu’est-ce que j’accepte de laisser pour faire un pas vers l’autre, et ouvrir une porte pour que l’autre vienne ?
En d’autres termes, quels éléments facilitateurs est-ce que je mets en place pour que la culture de paix rayonne, et le vivre ensemble trouve sa place ?
Qu’est-ce que je risque ? Que du bon ! Tout cela est distillé dans ce film remarquable. Th.

 En situation de crise due à un manque de moyens, les responsables d’une prison du sud de l’Italie, affrontent la situation en se mettant en infraction par rapport à la loi. Cette prise de risque permettra de restaurer petit à petit la dignité de tous au sein d’un univers et qui n’en est pas souvent là. Les pas de côté que font le gardien en chef, puis l’un des détenus, autour, notamment d’une question de nourriture remettent  au centre la dimension humaine et transforment en profondeur les relations. La notion de soin est essentielle : prodiguée notamment par un détenu en situation de crise profonde, c’est par la crise que se transforme la relation. Dans un monde d’homme, c’est par un geste que souvent, on attribue aux femmes : la nourriture que la situation se transforme profondément. Un film angoissant, mais un film remarquable. M.

ARIARERMA, une fiction qui nous apprend beaucoup. Le milieu carcéral auquel je ne connais rien, me fait beaucoup penser à ma situation lorsque j’étais enseignante. Comment peut-on développer l’Humain en restant dans les limites de la loi ? On doit réfléchir à la prise de risques que nous fait prendre la confiance que nous mettons dans l’autre pour faire un pas vers lui. J.

 Comment dans un lieu de déshumanisation, des Hommes que tout semble séparer, confrontés à une situation inédite, dépassent l’insurmontable et, à leur manière cultivent le « Vivre Ensemble ». ARIAFERMA, un regard enthousiasmant sur l’être Humain. D.

Face à la guerre : le choix de l’écriture (2)

 

Cet entretien avec la poétesse russe Olga Sedakova est paru dans la revue Filigranes
Il fait écho à la situation que traverse l’Europe aujourd’hui.
http://www.ecriture-partagee.com/03_Fili_numero/fi_65_franco_russe/fi_65.htmwww.filigraneslarevue.fr

Olga Sedakova y évoque « le monde contemporain où j’habite. Il n’est pas divisé en « monde de culture » et celui « brut » de la vie quotidienne. Ce n’est pas une question d’érudition ou de « connaissance ». La toile de Rembrandt constitue aussi bien une partie de mon expérience personnelle immédiate qu’un wagon de métro. Il n’y s’agit d’aucune nostalgie. Tout cela est vivant, tout cela y existe. »

 

Votre traducteur, dans son introduction à Voyage à Tartu et retour, parle de votre écriture comme « pensée poétique » vous reconnaissez-vous dans cette formulation, et pouvez-vous préciser ce qu’elle peut recouvrir ? Y a-t- il une pensée poétique comme il y aurait une pensée philosophique, et dans ce cas que construit-elle de spécifique ?

Olga Sedakova : « Par la pensée philosophique, on entend d’habitude une interrogation solennelle sur la cause des choses. La pensée poétique ne pose pas de questions pareilles. Elle saisit inopinément par intuition la réponse qui devance la question. Elle ne cherche pas de la netteté finale, ni de l’étendue. Comme une image poétique elle ne fait que découvrir un espace du sens, et laisse les deux, le poète et son écouteur en toute liberté devant cet espace. Et bien sûr, la pensée poétique ne prévoit pas de discussion, d’éclaircissements, d’ar- gumentation. La pensée philo- sophique avant Socrate ressemble à la pensée poétique. Ce n’est pas en vain que les poètes l’aiment tellement… Ils adorent les paroles de Héraclite, d’Empédocle… Ce n’est pas encore une philosophie développée. »

 

Lire l’entretien :
Cursives65_word version3

 

Face à la guerre, le choix de l’écriture (1)

 

Marseille 30 mai 2022, ce message de A.A. qui publie notamment dans la revue http://filigraneslarevue.fr/

Craque, casse la carapace d’une vie
Pour seulement vivre
Un chagrin de peau

Antoine Emaz

 

Un bateau dort en mer Baltique, depuis longtemps ;
Sa carcasse cernée de phares et de balises ne sert plus personne
Le marin est le seul vivant à bord
Ici rien ne se passe.

Sa main traîne dans les rambardes, il trébuche sur les drisses inutiles
Il est venu vérifier l’abandon des installations nucléaires
Qui ne font plus peur à personne

Par malignité poétique il trompe son ennui, il s’amuse
Au jeu de la lettre perdue.
Comme un poète français enlevait le « e » à ses textes
Il enlève le « K » aux noms des ports russes qu’il a traversé
Pour que leur poésie subsiste

Doudinka, Novorossisk, Mourmansk, Vladivostok
Emblèmes de la grande Russie
Ils sont dans les glaces toute l’année
Leurs bateaux, bloqués par la neige sont les étoiles
Des mers froides

Les hommes d’ici sont durs et fraternels
Ils ont mis en échec les armées d’Hitler
Et ils continuent à tirer charbon, pétrole, gaz autour de la planète

Dans la ronde impitoyable du besoin
Le monde attend d’eux l’énergie et le blé
Qu’ils livrent modestement
De leurs « K » imprononçables

Maîtres de l’Orient, l’histoire a oublié la grandeur
De l’Aeroflot soviétique
Malgré ses traces dans la Baltique
Comme ce vieux rafiot
Dans cette photo
Qui me regarde
Cette photo plonge depuis longtemps dans ma chambre un regard indiscret,
Une odeur d’essence flotte sur la beauté de ce marin perdu
Cerne aussi un coin de ma mémoire
Souhaiterai-je qu’il sorte de la photo comme chez Woody Allen
Ou peut-être qu’il m’inspire ce regret
« D’un chagrin de peau »

Les hommes accrochent souvent un calendrier des postes
Pour se donner du courage quand ils sont loin
Souvent à l’arrière du garage, balayé d’émotion
Ou comme ici à fond de cale adossé à une vieille tapisserie
Salée de vagues, usée de temps
Est-ce pour cela que j’ai accroché cette photo sur mon mur ?

Sa bien-aimée est de face et me fixe
Blonde, sophistiquée, les yeux velours, les créoles impertinentes,
Lumière crue comme sur une scène
Dont il se détourne.

Lui, il ne la regarde pas.
De profil, enroulé dans une couverture ordinaire
Rugueuse et chaude comme dans les trains de nuit
Il songe peut-être à leur séparation
Entre eux il n’y a pas de regard, pourtant ils s’emploient
A parler d’amour sans se toucher

La photo réussit dans l’image Imprégnée de chagrin
Du passé, de ce couple
Et par ce bateau, de raconter l’autre histoire
Celle de ce pays qui perd sa marine et son être

Graphie de la lettre « K » comme don de la langue
Pour se repérer dans l’ailleurs
Ramenant de Sibérie dans notre imaginaire
Ces travailleurs qui faisaient nos rêves
Métonymie fertile qui dit que l’amour nous hante
Et que même en songe il nous parle de paix

Les ports de la mer Noire ont un autre destin aujourd’hui
Les bateaux ne gèlent plus dans les eaux chaudes de Sébastopol
Ils deviennent «  stations balnéaires »
La Russie emboîte le pas au reste du monde ou l’a-t-elle précédé
Dans un profil d’homme que la guerre efface
Comme elle efface l’histoire des hommes

Aspects d’une culture de paix

Odette et Michel Neumayer.
Préface de Etiennette Vellas.

« 15 ateliers pour une Culture de paix »
Éditions Chronique Sociale, 240 pages, 17 € 50

Décembre 2010
ISBN 978 2 85008 828 5

« La paix est entre nos mains » !

Pourtant, le monde est violent et inégalitaire. Les guerres sont encore et toujours actuelles. La Culture de paix, concept développé par l’UNESCO, est une réponse à cette négativité contemporaine. Faire naître l’espoir en chacun, enfant, adulte, parent, éducateur, enseignants, citoyen, susciter le désir d’entreprendre pour que vivre ensemble sur une même terre soit possible, tel est l’enjeu des pratiques décrites dans cet ouvrage. Il est possible d’agir dès aujourd’hui, localement mais toujours « en regard du monde ».

Pour ce faire, quatre entrées sont proposées : prendre l’option d’autrui ; transformer les pratiques d’enseignement afin de mettre les valeurs au cœur de la transmission des savoirs ; penser les filiations et l’intergénérationnel ; développer des programmes d’action innovants.

Pour chacun de ces domaines, les auteurs s’attachent à décrire en détail des ateliers de formation et des brèves d’animations qui s’inspirent des postulats de l’Éducation nouvelle. Ils donnent à voir un travail de terrain qui existe depuis une douzaine d’années maintenant.

Une nouvelle culture se déploie là où nous ne l’imaginons pas. Des principes s’affirment : solidarité, réciprocité, interdépendance, bienveillance. Ceux-ci valent bien au-delà de la sphère de l’éducation ou de la culture et sont portés par de nombreux acteurs. Une volonté existe et se développe. La Culture de paix est notre « principe espérance ».

Les auteurs : Odette et Michel Neumayer ont été enseignants puis formateurs d’adultes. Ils sont à présent ergologues. Ils ont contribué au développement des ateliers d’écriture et de création en France et ailleurs dans le monde. Ils sont responsables nationaux du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) et éditeurs de la revue Filigranes.

Pour lire l’introduction et en savoir plus : http://issuu.com/cmix/docs/cp_scan

 

Sommaire

Quatre entrées sont privilégiées dans ce livre.

Entrée 1 – L’option d’autrui : avec et contre l’autre

Atelier 1 Une journée en Méditerranée – tirer parti de la rencontre : c’est l’autre dans son mode de vie au quotidien et ses goûts ; à la recherche du commensurable au sein d’un même espace géographique.

Atelier 2 La Tour Eiffel, symbole géant – entre stéréotype et lieu commun : un regard humoristique sur les symboles, les monuments nationaux.

Atelier 3L’autre dans sa langue – traduire, transposer, créer et recréer : une réflexion sur notre rapport aux langues étrangères et à la traduction, sur la notion de résistance dans le contexte de la Guerre d’Espagne.

Atelier 4Mandala et haïkus – « le fantôme d’autrui que chacun porte en soi : entre écriture et arts plastiques, les signes comme vecteurs et comme supports de la communication ; l’interprétation comme prise de risque et comme cadeau.

Cette première entrée s’achève avec une réflexion sur les motifs qui nous poussent à travailler sous forme d’ateliers de création et de réflexion et à mettre l’accent sur l’importance des analyses réflexives.

 

Entrée II – Face aux savoirs : le statut de la question, la recherche, la place de l’imaginaire

Atelier 5 – Chaos-monde – dans les parages d’Édouard Glissant : entre écriture et arts plastiques, le primat donné aux questions chaudes à propos du devenir du monde.

Atelier 6 – Le cœur des villes – Construire une ville de paix : s’il y avait une ville de paix à construire, de quoi serait-elle faite ? Quelle forme prendrait-elle ?

Atelier 7 – À la recherche d’un continent inconnu, l’Afrique en questions : du questionnement à l’élaboration de projets de savoir et de recherche. La question des valeurs.

Atelier 8 – La photo absente – le rôle des images dans nos conceptions de la paix et de la guerre : Cadre et hors-cadre.

Atelier 9 – Construire des lieux de mémoire – garder la mémoire vive : témoigner, oui mais comment quand on n’a pas été acteurs de l’Histoire ?

Atelier 10 – « Enseigner l’identité terrienne » – une recherche collective dans les parages d’Edgar Morin. Inventer un atelier d’Éducation nouvelle.

 

Entrée III – Filiations et transmission

Atelier 11 – Les mots gardent la mémoire – ce qu’on dit de l’Histoire aux enfants : la transmission des histoires familiales au quotidien entre parents et enfants.

Atelier 12 – L’objet patrimonial – ce que j’apprends de l’Humain en fabricant des livres-objets : pour que lire donne en vie de grandir.

Atelier 13 – La saga de la famille B. – une généalogie à rebondissements. Le roman familial et ses métamorphoses de génération en génération.

Atelier 14 – « Estos días azules » – quand la mémoire se fait poétique : revisiter la mémoire des réfugiés de la Guerre d’Espagne de Toulouse à travers un livre d’art et de poèmes.

Atelier 15 – Culture(s) – sous le signe de la complexification : écrire sur sa propre culture. Enjeux, outils, limites. La « culture » en question.

 

Entrée IV – Chroniques de terrain – Vingt brèves d’animation

Petites choses pour mettre la pensée en mouvement : « Territoires partagés » ; Le cocon, un lieu à lire ; « C’est quoi la guerre ? » à partir d’une nouvelle de Spojmaï Zariab ;

L’ancrage dans le projet : souder des collectifs : rapport au temps, à l’espace ; confronter les représentations ; ouvrir des possibles, rêver le projet ; impliquer les acteurs les plus précieux ;

Au cœur du travail, la Culture de paix : réfléchir en groupes mixtes, prendre appui sur les différentiels de savoirs ; parler du travail autrement, cultiver la reconnaissance ; partager des concepts (travail prescrit / travail réel ; le dialogue d’activité à activité) ; se positionner ; réintroduire la dimension sociétale – donner, recevoir, rendre.

Argumenter : débattre est civilisateur ; beaucoup de questions sur la Culture de paix et quelques débuts de réponses. Changer de regard : penser « avant » ; j’aime, j’aime pas, mais je fais avec ; un autre rapport au jeu.

 

Janvier 2022 – Le procès contre Mandela et les autres

Synopsis

Nelson Mandela aurait eu 100 ans en 2018. Il s’est révélé au cours d’un procès historique qui a duré 9 mois (1963-1964). Mais il n’était pas seul : sept co-accusés (cinq Noirs, un Blanc, un Indien) ont été condamnés avec lui au bagne à perpétuité. Pour faire revivre ce « procès du siècle », jamais filmé, le journaliste Nicolas Champeaux (ex-RFI) et le cinéaste Gilles Porte ont puisé dans 256 heures d’archives sonores numérisées et restaurées par l’INA en 2016 à la demande de l’Afrique du Sud. Un film constitué également d’images d’archives, de séquences d’animations et de témoignages d’anciens compagnons de Nelson Mandela restés plus d’un quart de siècle en prison…

Voir la bande annonce

Lire des points de vue de presse :

  • https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/10/17/le-proces-contre-mandela-et-les-autres-des-voix-du-passe-contre-le-souvenir-de-l-apartheid_5370518_3476.html
  • https://www.slate.fr/story/168602/le-proces-contre-mandela-et-les-autres-et-6-portraits-xl-deux-aventures-documentaires-film-cinema
  • France-Inter

 

 

Un peu de notre histoire

1er mars 2016 – le Borsalino – Aubagne

 

Un temps de lecture

Chaplin, Le dictateur.

 

Espoir… Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.


Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.


Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.


Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !

 

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La culture de paix, ce sont des mots, des actions, des idées, des espoirs, des craintes

album jeunesse – facebook – liens  – arts – communiquer – entrant/sortant –  respecter – veiller – réactif – Victor Orban – collégial – réflexion théorique – hospitalité – ouverture – coopération –  pôle – sortie – continuité – action – ramification – école – télévision  –  Mucem – histoire/mémoire – initiative publique – rencontre – échange – ouverture – livres et films  – mensonge (?) – manipulation  – esclaves – courage – supporter – reportage – barrières – philosophie – compétition (?) – se rassembler – écriture – émancipation – espoir – comprendre – Mandela – différence – tolérance – idées – réseau – international – humour – local – créatif – tendresse – l’olivier –  partager – résister  – pub – méfi ! – co voiturage – Jaurès – chanter – publics – guerre – Méditerranée – aider  – oser –  minorités – messages – sourire – voisins  vigilants – tolérance – aimer la différence – langue – enfant – habiter – construire avec d’autres que moi – 

Pouce ! La paix ! Que voulons-nous construire ensemble ?

« Pousser la paix », c’est s’enrichir de manifestations (spectacles, musées, conférences, films, etc.) qui ont lieu dans l’espace marseillais, voire y participer. Lesquels ?

La CdP, cela se vit, y compris dans notre manière de fonctionner au sein de  notre association. Comment imaginer un type de fonctionnement entre nous qui soit en accord avec la CdP ?

  • Prévoir des moments de préparation collectifs : Qui viendra ?
  • Des temps de rencontre et de réflexion. De la pensée et du sens. De la recherche.
  • Des réunions autour de projets préparés en sous-groupes qui imaginent la gestion, la communication, les points chauds, les aspects matériels (finance, local).
  • Un café philo, des soirées lectures et partages.
  • Des sorties communes. Des impros.

 

Comment communiquer autour de notre façon de penser la CdP

  • Site Internet cultiverlapaix.fr et les plaquettes.
  •  Communication et provocation ! Demander à la ville ce qu’il en est des panneaux « ville de paix ».
  • Créer une page Facebook et développer autour un réseau qui parle de l’association, de ses actions, de ses liens avec les autres.
  • Prévoir des moments réguliers de travail : un cadre de réflexion au moins une ou deux fois par mois  où toutes les six semaines.
  • Nous mettre en lien avec Méfi !
  • Participez à des événements culturels en partenariat.

 

la CdP ce sont des pratiques mais aussi – du local au global – des « questions chaudes » (les pts théoriques)

Quelles sont celles qui nous préoccupent le plus ?

  • Comment le rôle de l’école se réinterroge dans une société de plus en plus individualiste et individualisée où la violence se banalise ?
  • Quelle évolution de l’école en rapport avec la société ?
  • Comment agir ? De qui cela doit-il venir ? Du local au global, avec une prise de conscience des publics concernés ?
  • La question des moyens (locaux, humains), de l’investissement des communes !
  • La folie de l’évaluation (Roland Gori) et ses effets à tous les étages de la société. Elle enfante  l’exclusion, le racisme, etc.
  • La vidéo surveillance et la tranquillité publique : quel rapport ? Un paradoxe à mettre en débat.
  • La question de la loi et de son respect dans un contexte d’état d’urgence.
  • La question de l’énergie qui est entrain de se mettre en place. Contre la fermeture, le blocus, la déshumanisation. La résistance contre l’impuissance.